Communiqué de l'afssaps sur la cigarette electronique et la santé
Ce communiqué date de juillet 2008
Depuis quelques mois, lapparition de cigarettes électroniques suscite un vif intérêt car elles reproduisent la forme et promettent les sensations dune vraie cigarette. Certaines cigarettes électroniques, qui contiennent ou non de la nicotine, revendiquent le sevrage tabagique et relèvent, à ce titre, de la réglementation du médicament.
Saisie par la Direction générale de la santé, lAfssaps a examiné les conditions de mise sur le marché des cigarettes électroniques et effectué une première analyse des risques potentiels. Elle conduira une évaluation approfondie, avec le concours dexperts toxicologues. A ce stade, lAfssaps et la DGS recommandent la plus grande prudence aux utilisateurs. En particulier, lusage de cigarettes électroniques est à éviter chez les femmes qui allaitent en raison de la toxicité de certaines substances et de labsence de données relatives à leur passage dans le lait maternel.
La cigarette électronique reproduit la forme et les sensations dune cigarette classique. Elle est composée dune batterie, dun microprocesseur, dun pulvérisateur et dune cartouche destinée à être vaporisée et comprenant un liquide pouvant contenir de la nicotine ou des substances aromatiques à base dadditifs alimentaires ou darômes artificiels. Lors de laspiration, le liquide, mélangé à lair inspiré, est diffusé sous forme de vapeur, qui reproduit la fumée dune cigarette, et est inhalée par lutilisateur.
Les cigarettes électroniques peuvent contenir des substances chimiques, et il est nécessaire de s'assurer que ces substances nont pas d'effets toxiques pour l'organisme, aussi bien chez le consommateur que son entourage. Une revue des sites de vente disponibles sur Internet montre que les cigarettes électroniques contiennent généralement du propylène glycol, des arômes incluant des dérivés terpéniques (menthol, linalol) et parfois de la nicotine.
Le propylène glycol est un solvant au pouvoir irritant, qui peut également entraîner des effets neurologiques comparables à létat débriété tandis que les dérivés terpéniques pourraient avoir une incidence chez les consommateurs présentant des antécédents dépilepsie. L'Afssaps procèdera à une évaluation de risque approfondie par un groupe dexperts ad hoc incluant des toxicologues, en prenant en considération les compositions, la pureté des substances chimiques, les quantités délivrées et les populations à risques telles que les personnes âgées et les femmes enceintes.
A ce stade, lAfssaps précise que le statut des cigarettes électroniques dépend de lobjectif poursuivi et des substances contenues dans les cartouches. Trois situations peuvent être distinguées et détermineront après évaluation la nature des décisions à prendre le cas échéant.
- si le sevrage tabagique est revendiqué et que la cartouche insérée dans le système contient de la nicotine, la cigarette électronique répond à la définition de médicament et doit à ce titre obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM). En conséquence, le système d'inhalation en lui-même, répond à la définition de dispositif médical, et doit à ce titre être marqué CE.
- si le sevrage tabagique est revendiqué alors que la cartouche insérée dans le système ne contient pas de nicotine, la cigarette électronique répond également à la définition de médicament du fait des revendications annoncées. La mise sur le marché du produit doit alors répondre aux exigences mentionnées précédemment.
- enfin, lorsque le sevrage tabagique nest pas revendiqué et que la cartouche ne contient aucune substance susceptible dêtre qualifiée de médicament (y compris de la nicotine), la cigarette électronique relève de la réglementation sur la sécurité générale des produits et entre dans le champ de compétences de la DGCCRF.
Dans lattente de données complémentaires, et alors quà ce jour aucun produit de ce type ne dispose dune AMM ou dun marquage CE, lAfssaps et la DGS recommandent la plus grande prudence aux utilisateurs de cigarettes électroniques.
Source : Affsapps